L’association “PUY L’ÉVÊQUE-Patrimoine” salue l’engouement sucité par son “CONCOURS DE CONTES FÉÉRIQUES ET HORRIFIQUES SE DÉROULANT DANS LE DÉCOR LOCAL” auprès des écoles notamment.
23 contes rédigés par petits et grands, sont parvenus à un jury enthousiasmé par l’imagination foisonnante et débridée de leurs auteurs.
L’écriture est un bon moyen de communication. C’est l’une des meilleures façons d’exprimer ses idées, ses pensées, ses émotions et de les partager. Quand elle s’effectue en groupe, l’écriture stimule et motive ; la “critique” mutuelle aide à structurer une œuvre, à la rendre cohérente et à fournir à chacun des pistes d’amélioration …
REMERCIEMENTS
L’association “PUY L’ÉVÊQUE-Patrimoine” remercie particulièrement
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les enseignants, documentalistes et directeurs des établissements scolaires primaires et secondaire de PUY L’ÉVÊQUE pour leur investissement auprès des élèves tout au long de leurs réalisations.
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les institutions en amont pour leurs accords et leurs encouragements à cette participation.
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au CLAP : Centre de loisirs et d’animations de PUY L’ÉVÊQUE pour sa contribution.
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aux 5 membres de notre jury pour leur implication rigoureuse, passionnée et … bénévole dans cette tâche fastidieuse.
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au professeur de musique de l’école primaire publique et à ses élèves qui ont ajouté une “note festive” à cette remise des prix !
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- Le département du Lot et ses conseillers départementaux du canton de PUY L’ÉVÊQUE : Rémi BRANCO et Véronique CHASSAIN pour les beaux livres de la collection : Archives de pierre qui ont été attribué aux lauréats de la catégorie “ADULTE”.
Et enfin, nous témoignons notre reconnaissance envers les autorités locales, Monsieur le Maire et son équipe municipale, pour la confiance qu’ils nous ont accordée à l’élaboration de ce concours et pour leur participation à la cérémonie “de qualité” de remise des prix.
Grâce à tous, l’impact sur les jeunes élèves fut grandiose, marquant, gratifiant, encourageant …
LES CATÉGORIES
Suite à la réception des contes, le comission responsable de ce concours a élérgi le nombre des catégories :
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- Catégorie Adultes : supérieur à 16 ans.
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- Catégorie Jeunes : niveau collège
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- Catégorie Enfants : niveau école primaire.
Un prix a été distribué pour un conte féérique et un autre, pour un conte horrifique dans chacune de des catégories citées.
Comme le stipulait le règlement de notre concours, le blog de notre association publie les contes des lauréats qui en conserveront les droits d’auteur.
LES PRIX :
Les lauréats des catégories ENFANTS et JEUNES ont reçu :
- un diplôme nominatif
- un marque-page double face : conte Féérique et conte Horrifique
- une adhésion à la médiathèque
- 2 livres destinés à la bibliothèque de leur classe
Les lauréats de la catégorie ADULTES ont reçu chacun, outre un marque-page, un livre de la collection ARCHIVE DE PIERRE
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Donjons & chateaux du Moyen Age dans le Lot.
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Les demeures du Moyen Age dans le Lot.
LES LAURÉATS :
« CONTE FÉERIQUE ET/OU CONTE HORRIFIQUE AVEC COMME DÉCOR LA CITÉ DE PUY L’EVÊQUE”.
D’après les critères d’évaluation incluant l’originalité, la qualité de l’écriture, la structure narrative, la cohérence et la clarté, ainsi que l’impact sur le lecteur, notre jury a déclaré vainqueur :
Dans la catégorie ENFANTS - CONTE FÉÉRIQUE-
Les élèves des classes CP, CE1 et CE2 de l’école privée St Joseph , pour leur conte : Puy l’Évêque et la légende du grimoire
Dans la catégorie ENFANTS - CONTE HORRIFIQUE :
2 EX AEQUO :
1. Les élèves des classes CM1 et CM2 de l’école publique , pour leur conte : La forêt de la peur.
Il était une fois, dans la forêt de Puy-l’Evêque, un homme très pauvre qui vivait dans une cabane. Il se nourrissait en pêchant, en chassant et en cueillant des fruits. Un jour, il alla à la chasse et, par le plus grand des malheurs, il tomba nez à nez avec un loup garou. L’homme prit peur et, avant de faire un pas, le loup-garou bondit sur lui et l’avala en un clin d’œil.
Le soir même, un prince qui passait par là aperçut de loin le loup garou en train de se reposer au pied d’un chêne. Alors qu’il s’approchait en silence, il vit quelque chose bouger dans le ventre de la créature. Il se frotta les yeux, s’approcha encore, sortit son épée et trancha le ventre du loup garou avant qu’il n’ait eu le temps de réaliser ce qu’il se passait. Le prince découvrit alors l’homme dans le ventre de la bête et l‘aida à sortir.
- « Je ne sais pas comment vous remercier, dit l’homme.
- Ne me remerciez pas, répondit le prince, je n’ai fait que mon devoir.»
Alors qu’ils pensaient regagner le village, ils réalisèrent qu’ils ne reconnaissaient plus la forêt. Ils étaient perdus!…
Après une longue marche, ils aperçurent une lumière au loin. C’était un tout petit village.
- « Je connais parfaitement cette forêt, dit le prince, il n’y a jamais eu de village par ici!…
- Pensez-vous que nous devons nous y rendre? demanda l’homme.
- Nous n’avons pas le choix.»
A peine arrivés au village, ils furent accueillis par les habitants :
- « Soyez les bienvenus chez nous. Vous semblez fatigués, restez dormir ici, vous repartirez demain.”
Au milieu de la nuit, le prince fut réveillé par des bruits étranges qui venaient de l’extérieur. Il se leva et aperçut des ombres qui bougeaient dans la grange voisine. Il s’y rendit et quelle fut sa stupeur! Une vingtaine de loups garous étaient là. Il réalisa que les créatures portaient les mêmes habits que les habitants du village. Ils s’étaient transformés durant la nuit ! Le prince partit vite alerter l’homme et ils s’enfuirent sans faire de bruit dans une nuit très sombre…
Après une longue course, les deux compagnons arrivèrent enfin au village de Puy l’Evêque, assoiffés et affamés. Par chance, c’était un jour de marché.
- « Soyez les bienvenus, messieurs. Vous semblez fatigués, mangez donc un peu… proposa un marchand de fruits.
- Vous êtes bien aimable» dit l’homme.
Alors qu’ils dégustaient les fruits, le prince trouva que les poires avaient un goût étrange. Il remarqua aussi que tous les marchands de la place les regardaient du coin de l’œil. Il reconnut alors, une fois de plus, les mêmes habits que ceux que portaient les loups garous.
Puis, en voyant le sourire malicieux du marchand en face de lui, il comprit, malheureusement trop tard, qu’ils avaient été empoisonnés. Les deux hommes ne purent lutter contre la grande fatigue qui les gagnait et s’écroulèrent sur le sol.
Les loups garous emportèrent les deux hommes dans la forêt pour en faire un bon repas.
FIN
2. 3 enfants du CLAP , pour leur conte : Le passage secret.
Il était une fois une gentille policière qui se baladait dans Puy L’Évêque un 31 octobre. Alors qu’elle se promenait, elle remarqua qu’elle venait de marcher sur une flaque de sang et cela l’intrigua.
Le sang sur ses chaussures faisait un chemin de sang derrière elle, mais elle remarqua de plus petites traces de pas rouges. Elle décida de suivre ces marques pour voir jusqu’où cela allait la mener. En suivant ces traces, elle arriva devant l’école de Saint Joseph. Elle ouvrit la grosse porte en bois qui donnait sur la cour de récréation. Elle entra dans une salle et remarqua que l’école était toute sale, lugubre, pleine de toile d’araignée comme si le temps s’était arrêté … C’était bizarre, hier encore des enfants jouaient et étudiaient dans cette même école !…
Elle décida de poursuivre son enquête et tomba nez à nez devant un sac de jute ensanglanté qui dessinait une forme humaine. Stupéfaction, peur et effroi s’emparèrent d’elle.
D’un coup, du coin de l’œil, elle crut apercevoir une ombre : forme étrange, piquante, rapide et un courant d’air froid lui souleva sa chevelure. Des bruits de pas venant de la salle d’à côté l’attirèrent, elle ouvrit la porte et se rendit compte que le sol était craquelé et qu’une lumière en sortait. D’un coup de pied décidé, elle frappa le carreau cassé, la voilà qui se retrouva plongé dans un tunnel lumineux.
Chutant au sol telle une crêpe, elle se retrouva complètement sonnée. Elle reprit ses esprits, eut l’impression de se retrouver dans un sous-sol. Devant elle, un tunnel… Prise de panique, ne sachant plus où elle se trouvait, elle se mit à marcher dans ce tunnel. Il était interminable, froid, humide, avec une lueur si lointaine qu’elle se demanda si elle arriverait à parvenir jusqu’à la fin…
Arrivant enfin au bout, elle se retrouva alors devant un escalier. Complètement paniquée, elle ne savait plus s’il valait mieux faire demi-tour ou continuer. Avec détermination et courage, elle s’engagea dans cette montée, plus d’une centaine de marches avant d’arriver face à une porte noire. Reprenant son souffle et ses esprits, elle ouvrit la porte. Derrière celle-ci se dressait un paysage presque lunaire. Devant elle, surgit un énorme hérisson jaune, plein de bave, aux yeux rouges écarlates.
Effrayée, elle se mit à courir le plus vite possible, elle rencontra durant sa course des créatures plus étranges les unes que les autres : des bestioles bizarres tout droit sorties des pires cauchemars des enfants, des trucs verts rampants, des araignées grosses et poilues, toutes énormes ; des trucs genre Muppets show de l’horreur, des machins pas cool avec des bras gluants, des créatures étranges qui se trainaient au sol mi chenilles, mi humaines.
Elle n’en revenait pas et commença à pousser des cris d’effroi ! Le hérisson la poursuivit et lui cria de loin : « Rien ne sert de courir, je suis plus rapide que toi, ta seule échappatoire, c’est ton imagination !».
En entendant ces mots, la policière s’arrêta net, ferma les yeux et s’imagina à son point de départ : le pont de Puy-l’Évêque. De toutes ses forces, elle repensa à ce lieu et en les rouvrant, se retrouva comme projetée sur le pont. En tournant son regard, elle y vit un hérisson écrasé, seul au milieu de la route, mort !
FIN
Dans la catégorie JEUNES - CONTE FÉÉRIQUE-
Louise du club de lecture du collège , pour son conte : La princesse Gaïa.
Il y a fort longtemps de cela, dans des contrées lointaines vivait une princesse nommée Gaïa. La plus belle, la plus gentille, la plus vive d’esprit …
Son père, le roi Charles Premier, gouvernait le Royaume glacial de Puy- l’Évêque. Sa mère, la reine Sigrid, était d’une sagesse incomparable. Tous deux aimaient tendrement leur fille.
Un beau jour de printemps, la princesse se leva et alla à la bibliothèque pour étudier. Lorsqu’elle s’installa à son bureau, elle remarqua 1livre qui n’était pas à sa place. Elle se leva pour le ranger et quand elle l’attrapa, un grincement retentit dans la pièce. L’étagère sur laquelle le livre était posé se mit à pivoter.
Gaia en resta bouche bée. Devant elle se trouvait un escalier qui descendait en s’enroulant sur lui-même. Un souffle léger s’en échappa et fit onduler la longue robe de flanelle de la princesse. Cette dernière prise de peur, recula d’un pas. Elle était seule dans la pièce remplie de livres. Gaïa, de nature téméraire, décida de s’aventurer dans le passage secret.
Cela faisait déjà quelques minutes que la princesse marchait. Dehors, la neige tombait et il ne devait pas faire bien plus chaud dans cette cave. Le froid commença à se faire ressentir, la princesse frissonnait. Au bout de l’escalier se tenait un vieillard. Il avait l’air très vieux, dans sa robe bleu nuit avec ses lunettes fissurées et son chapeau pointu. « Un mage !» pensa elle.
La princesse lui demanda ce qu’il faisait là et il lui répondit.
- «Je garde le secret de l’éternel Royaume de glace »
Gaïa surprise par cette absurdité, lui dit :
- «Eh bien quel est donc ce secret ?
- Celui de la formule de la sorcière des glaciers qui emprisonne puis l’évêque dans un froid sans fin. »
Gaia n’y comprenait plus rien.
- « Le Royaume que gouvernait son père aurait reçu une malédiction de la part d’une … sorcière ?
- « Et que faut-il pour contrer le maléfice ? » demanda elle
- « Il faut monter tout en haut de l’église et crier ces paroles : Hiver éternel, tu as piégé mon Royaume ! Je proclame vouloir l’été, et fais vite, Sorcière des Glaciers, sinon j’ordonnerai de faire décongeler ! »
La princesse et le vieillard se rendirent au sommet de l’église et Gaïa récita la formule magique. Quand elle eut fini, une poussière aux mille couleurs se répandit sur le Royaume de Puy-l’Évêque, et le sortit de son froid monotone.
- « Ça y est » s’écria la princesse, « Enfin mon Royaume est sauvé ! »
La princesse tellement joyeuse n’y prêta pas attention, mais on aurait pu entendre une plainte. Celle de la sorcière des glaciers, rouge de colère, qui se mit à fondre en injuriant Gaïa et le mage…
Il faut prendre son courage à deux mains pour braver ses peurs.
FIN
Dans la catégorie JEUNES - CONTE HORRIFIQUE-
Ethan du club de lecture du collège , pour son conte : L’histoire de Corbac
Il était une fois, dans un petit village nommé Puy-l’Évêque, un garçon nommé Corbac qui avait la faculté de se transformer en corbeau.
Il vivait heureux avec ses parents dans une petite chaumière non loin de Puy-l’Évêque. La vie était simple et tout le monde au village adorait l’esprit joueur et curieux de Corbac.
Par une froide nuit d’hiver alors que les pouvoirs de Corbac devenaient de plus en plus difficiles à cacher, une ombre sombre et glaçante se glissa dans sa maison. C’était le « Noireaud » qui avait pour intention de l’éliminer, lui et sa famille, car son pouvoir représentait une menace pour le Royaume de son maître, le diable en personne. Pour protéger tout le monde, il se transforma en corbeau.
C’était alors qu’un terrible combat s’engagea entre Corbac et la créature, ce qui ne tarda pas à réveiller ses parents affolés. En entendant tout le bruit qu’il y avait dans la chambre de leur fils, ils montèrent voir ce qu’ils se passait et virent que Corbac était en fait un être maléfique qui se transformait en corbeau.
L’ombre avait eu le temps de s’échapper ne laissant pas à Corbac le temps de s’expliquer. Ses parents effrayés par son pouvoir, prirent une décision terrible :
- « Tu nous as menti durant toutes ces années ! Ton pouvoir est un réel danger pour notre communauté. Tu n’es pas notre fils mais celui du roi des démons ! Notre ennemi à tous ! Maintenant, tu ne pourras plus vivre chez nous, fils de Lucifer ! Va dans la forêt démon ! »
Corbac continua sa vie dans un nouveau village : Puy-l’Évêque. Là-bas il rencontra quelqu’un de très gentil qui se prénommait Léon. Lui aussi avait un pouvoir spécial qui était de se rendre invisible. Ses parents étaient morts dans un accident de charrette. Il habitait près de Puy-l’Évêque. Léon décida d’aider Corbac à regagner la confiance de ses parents.
Un soir alors qu’ils se promenaient autour de l’église, ils entendirent un sifflement qui venait d’une tombe et virent une ombre. D’un regard, les garçons se mirent d’accord et attaquèrent. Un combat éclata contre le Noireaud.
Corbac se transforma en corbeau et attaqua avec ses serres et son bec, tandis que Léon se rendit invisible et attaqua le Noireaud par derrière avec son couteau. Mais puisqu’ils étaient deux, ce fut beaucoup plus facile et ils réussirent à le capturer. Ils lui posèrent plein de questions et il se révéla qu’en réalité, il n’obéissait pas au diable mais à lui tout seul. Le Noireaud convoitait le pouvoir de Corbac.
Le garçon corbeau l’attacha et il discuta avec son ami de son sort. D’un commun accord, ils décidèrent d’en finir avec lui. Alors, ils se mirent tous deux autour de lui et entonnèrent une formule magique.
Elle servait à tuer les mauvais esprits. En un tour, l’ombre d’un Noireaud disparut à jamais. Enfin, Corbac alla voir ses parents et leur expliqua tout. Les parents de Corbac acceptèrent de garder Léon chez eux et ils finirent leur vie heureux.
Ce que nous pouvons retenir de ce conte est que l’habit ne fait pas le moine.
FIN
Dans la catégorie ADULTES - CONTE FÉÉRIQUE-
Madame FACAROS Dana, pour son conte : La sirène du Lot.
Le chant était beau, si doux mais si triste.
Georges l’avait entendu pour la première fois pendant la récréation le jour même de son entrée à l’école primaire de Puy l’Evêque. Enchanté par la beauté de la musique, il s’était arrêté et restait immobile comme une statue.
Ses petits copains riaient et agitaient leurs mains devant son visage.
- « Eh, Georges! Tu es gelé! »
Georges les avait regardé avec étonnement.
- « Vous n’entendez pas la dame chanter ? »
Les autres enfants avaient fermé les yeux et avaient écouté intensément pendant quelques instants, puis lui avait jeté un drôle de regard.
- « Non, tu es fou ! »
Mais Georges entendait très clairement le chant. Peut-être qu’il était fou. C’est à ce moment-là, a six ans, qu’il avait décidé qu’il ne devait jamais en parler à personne. Le beau chant serait son secret.
Au fil des années il l’entendait souvent, si doux et triste, même s’il était plus difficile au printemps lorsque le ruisseau des Clédelles était plein de coassements de grenouilles.
Alors que Georges devenait un beau jeune homme, c’est le chant mystérieux qui le retenait à Puy l’Evêque. Il trouva un travail à la Poste et loua un petit appartement rue Bovila, pas loin de l’ascenseur municipal. Il était très populaire : quand quelqu’un avait besoin de quelque chose, Georges était toujours là pour aider. Tout le monde au village aimait Georges.
Quand même, il avait l’étrange habitude de s’arrêter au milieu d’une phrase, d’écouter, le regard lointain, enchanté par quelque chose que personne d’autre ne pouvait entendre.
- « Qu’y a-t-il, Georges ? » demandaient les gens.
- « Rien » disait-il toujours en souriant en s’excusant.
- « Quand vas-tu te trouver une petite amie ? » lui demandait sa mère lors de sa visite. « Tout le monde dit que Sophie Dupont t’aime bien mais qu’elle est trop timide pour tu le dire. »
- « C’est vrai? »
Georges et Sophie étaient copains depuis le CP, mais dès qu’il entendit le beau chant, son cœur se serra et il oublia de penser plus longtemps à Sophie.
Un samedi après-midi, Georges s’est rendu à Intermarché pour faire ses courses avant de retrouver ses amis à La Truffière pour un apéro. Alors qu’il récupérait ses sacs pleins de courses et se dirigeait vers l’ascenseur, le chant mystérieux s’éleva soudain pour le saluer, plus beau que jamais. Il n’avait jamais compris aucun des mots, mais cette fois il était sûr d’avoir entendu son nom.
- « Georges… Georges… »
Le cœur battant, il entra dans l’ascenseur et appuya sur le bouton pour descendre. Seulement, l’ascenseur ne s’est pas arrêté là où il aurait dû et a continué à descendre, descendre, descendre dans les entrailles du Puy l’Evêque.
Paniqué, George appuya sur le bouton pour l’arrêter. La porte s’ouvrit et il se retrouva dans un long tunnel faiblement éclairé à côté d’un large ruisseau. Les Clédelles se déversaient-elles également sous terre dans le Lot? Mais il n’y réfléchit pas longtemps ; la belle voix qu’il connaissait si bien l’appelait définitivement.
Il s’engagea dans le tunnel et remarqua que le cours d’eau entrait et sortait de quelque chose qui ressemblait à un puits géant, recouvert d’une énorme grille de fer. Et piégée à l’intérieur se trouvait la plus belle femme qu’il ait jamais vue.
- « Georges, Georges, je m’appelle Mélusine! Est-ce que tu m’aimes ? » elle a demandé.
- «Je t’ai toujours aimé, Mélusine.»
- «Alors tu as le pouvoir de me libérer, mais dépêches-toi avant le retour du roi!»
Georges se rendit compte qu’il portait toujours ses sacs de courses. Il les déposa et, à son grand étonnement, souleva l’énorme portail de fer comme s’il ne pesait rien. Mélusine remonta rapidement à la nage et entra dans le ruisseau. Il fut étonné de voir qu’elle avait une queue de poisson. Elle était sirène !
Une fois de sa surprise surmonté, Georges demanda « Quel roi, Mélusine ? »
- « Le roi des silures ! Il m’a retenu ici comme prisonnière pendant cinq cent ans… oh non, le voilà ! »
À ce moment-là, un rugissement de colère et assourdissant retentit venant de la direction du Lot. Quelque chose d’énorme glissait dans le couloir vers eux, avec deux moustaches géantes, deux yeux perçants et une bouche béante, assez grande pour avaler Georges tout entier. C’était une énorme silure !
- « Georges ! » s’écria Mélusine. «Sauve toi! Sorte ton épée! »
- « Je n’ai pas d’épée ! » dit Georges, impuissant. « Nous sommes au 21ème siècle ! Tout ce que j’ai, ce sont mes courses ! »
Le roi des silures rugit de nouveau et se rapprocha.
Terrifié, Georges ramassa une boîte de haricots blancs et la lança sur le poisson monstre. Il entra directement dans la bouche béante et disparut. Il s’empara d’un paquet de chipolatas : lui aussi disparut sans laisser de trace dans la gorge du géant. Le monstre n’était plus qu’à quelques dizaines de mètres de Georges. Il fouilla à nouveau dans le sac, s’empara d’une boîte de lessive et la jeta à la bouche.
- « Blech ! » rota le roi des silures, alors que sa bouche se remplissait de bulles. Dans une fureur folle, il se jeta sur Georges; George courut dans le tunnel juste à temps et le monstre, aveuglé par la mousse qui sortait de sa bouche, glissa directement dans le puits.
Georges referma aussitôt la grille métallique au-dessus tandis que le roi des silures se débattait et rugissait, envoyant de la mousse comme une énorme machine à laver. Alors qu’il reprenait son souffle, Georges leva les yeux et aperçut… le plafond de sa chambre ! Quoi? N’était-ce qu’un rêve ? Mais… mais… il se laissa retomber dans son lit dans un sommeil épuisé. Le lendemain matin, alors que Georges se levait pour préparer le café, il trouva ses deux sacs de courses sur le sol de la cuisine. En rangeant ses affaires, il réalisa que plusieurs objets manquaient. Une boîte de haricots. Les chipolatas. La boîte de lessive.
Georges enfila ses vêtements et descendit jusqu’à la Cale, où les pêcheurs se plaignaient.
- « Beh, Georges, regarde! La rivière est pleine de savon aujourd’hui ! Tu pourrais y laver tes chaussettes. »
Georges s’apprêtait à dire quelque chose, puis aperçut deux sirènes qui lui faisaient signe depuis l’autre rive du Lot.
Il se précipita sur le pont. Malgre le nombre de personnes dans les environs par un beau dimanche matin, personne ne les remarquait, même si les sirènes riaient et buvaient du vin. Lorsqu’il s’assit à côté d’eux, Mélusine lui tendit un verre et dit :
- « Georges, voici ma sœur Evaline. Nous sommes enfin réunies, grâce à toi ! Depuis vingt ans, je chante des chansons que toi seul, l’âme la plus gentille et douce du Puy l’Evêque, peux entendre, en espérant qu’à l’occasion du 500e anniversaire de ma capture, tu m’aimeras assez pour me délivrer des silures. A toi, cher Georges ! Tu es notre héros ! » Les sirènes trinquèrent avec lui. « Maintenant, Evaline et moi pouvons enfin retourner dans l’océan auquel nous appartenons. »
Georges essaya de sourire mais baissa la tête. Quand Mélusine releva le menton, il avait les larmes aux yeux.
- « Ah Georges ! » dit-elle doucement. « Il y a mille ans, tu aurais été un troubadour. Tu es tombé amoureux d’une chanson, d’un rêve.’
Elle l’embrassa très gentiment et dit :
- « Voilà! Maintenant tu peux tomber amoureux d’une vraie fille. En fait, elle est juste derrière toi! »
Surpris, Georges leva les yeux et aperçut Sophie Dupont qui l’observait avec curiosité.
- « Est-ce que ça va, Georges ? » demanda-t-elle. « Depuis quand bois-tu du vin le matin ? »
Seul un cercle d’ondulations dans la rivière marquait l’endroit où Mélusine et Evaline étaient assises tout à l’heure.
- « C’est une occasion spéciale, ma chère Sophie », Georges essuya ses larmes et sourit. - « Ne veux-tu pas me rejoindre ? »
Sophie était assise à côté de lui. Et le Lot coulait comme toujours, gardant pour lui ses secrets.
FIN
Dans la catégorie ADULTES - CONTE HORRIFIQUE-
Monsieur ANKARCRONA Nils, pour son conte : Le message.
BOUM ! Gabrielle fut arrachée de son petit somme.
- « Encore une canonnade ! », exclama-t-elle devant son petit entourage de deux demoiselles et deux pages, qui roupillèaient tous assis et habillés, se chauffant devant les braises dans la cheminée.
- « J’espère que mon cher roi n’est pas blessé ! » se soucia-t-elle. « Il faut qu’il nous joigne bien avant l’aube pour fuir cet enfer de guerre ! »
Elle s’adressa à sa bonne amie, Aurore Guiscard :
- « Tu nous as tellement aidé en nous accueillant ici chez tes parents, et j’espère que tu peux me trouver une solution de plus vite, je t’en prie ! »
Gabrielle avec sa petite suite était arrivée la veille à Puy-l’Evêque par les chemins de halage le long du Lot. A l’abri de la nuit, ils réussirent à remonter le ruisseau des Cledelles avec une barque pour joindre la maison Guiscard par le jardin.
- « Chère Aurore », disait-elle d’une voix basse : « J’ai un message crucial pour ma très chère Majesté. C’est son fidèle ami Charles Gontaut qui me l’a confié avant de partir de Nérac. Le message est capital pour La France et La Navarre ! Gontaut me l’a soufflé à l’oreille, et il faut que je fasse pareil au Roi ! Pas question de message écrit, même chiffré, envoyé, ni par pigeon, ni par flèche ! Cela peut être intercepté par l’ennemi ! Peut-être que je vais y aller moi-même ? Mais comment le joindre ? Et il faut lui rappeler que c’est sa chère demoiselle D’Estrées qui le cherche ! »
Aurore, toujours dans sa robe de chambre, répondit :
«- Ma très chère Gabrielle, j’admire ton courage, bien que tu n’aies que dix-neuf ans comme moi, mais il ne faut pas s’aventurer dans la ville en ce moment, cela est trop dangereux ! Le roi s’est barricadé dans le donjon qui est bombardé par l’ennemi côté de l’Eglise Saint Sauveur. Mais je vais demander conseil à notre sommelier Lucian, qui connait tous les coins de la ville et surtout les souterrains ! »
Quelques minutes plus tard arrive Lucian, se frottant les yeux de sommeil et murmure :
- « Ah je comprends ! Bien, je suggère une solution pour libérer le roi, mais c’est risqué. J’ai besoin d’une personne de petite taille ! Suivez-moi ! »
- « Chère Aurore, je crois que tu es la seule à persuader le roi de te suivre ici, peux-tu y aller ? » supplia Gabrielle.
- « Chère Gabrielle », répondit Aurore, « oui, pour toi et notre roi ! »
Ils descendirent tous à la cave la plus basse, munis des torches.
- « Voici », disait Lucian, « je vais vous ouvrir cette porte camouflée, qui donne sur les tunnels en dessous de la ville. Entrez et continuez vers le haut. Mais attention, à mi-chemin le tunnel se divise en deux, une partie à gauche qui est rocailleuse et étroite, l’autre est pavée et large. Il faut prendre celle de gauche et continuer vers le bas du donjon, et vous allez ouvrir une porte comme celle-ci pour libérer le roi ! Ne prenez surtout pas le tunnel de la droite, sinon cela va vous emmener au cimetière ! Melle Aurore, allez vite, le temps presse ! Voici une lanterne. »
Aurore, toujours dans sa longue robe de chambre, hésita ; un air âpre et froid entrait par l’ouverture.
- « Pour la France et Navarre ! » cria-t-elle et elle disparut dans le tunnel. Elle grimpa à petits pas vers le haut, sa lanterne illumina les rocailles humides.
- « Voilà le partage du tunnel ».
Mais, soudain, elle trébucha dans les pierrailles laissées par les bâtisseurs et sa longue robe s’accrocha à la pierre d’angle ; elle essaya de retrouver l’équilibre ; soudain la lanterne tomba et s’éteignit ! Noir ! Noir ! Cependant, dans le tunnel à droite, brillait une faible lumière bleuâtre.
- « Je ne peux pas retourner et le tunnel de gauche est tout noir, je vais essayer de continuer vers la lumière » se décida-t-elle.
Le pavé était lisse, et le tunnel large. La lumière venait d’une sorte de nuages au fond.
- « N’ayez pas peur ! ».
Elle entendait une voix glaçante !
- «Que fais-tu ici ? Je suis un brouillard et nous dansons ce soir, nous les brouillards avec les brouillardes !»
Il disparut dans le rocher d’un côté, et réapparut de l’autre, traversant les rochers de haut en bas, aussi. Au fond elle voyait des séraphins lumineux dansants, qui sortirent du bas du cimetière et disparurent dans les rochers.
- « Je peux t’aider, mais ne t’approche pas trop près du cimetière, d’où nous sommes sorties pour la danse annuelle avant Les Rameaux. »
Aurore demanda avec une voix tremblante :
- « Cher brouillard, je vais au donjon pour libérer notre roi, mais je me suis perdue ! »
- « Ah, » répondit le brouillard, « ce chemin ici termine aux tombeaux d’où nous sommes sortis cette nuit, il n’y a pas d’issue ! Mais je vais te transformer en brouillarde pour cette nuit, comme ça tu peux traverser les rochers jusqu’au donjon ! Mais attention, dès la moindre lumière de l’aube, tu vas redevenir humaine, et si tu tarde trop, tu vas rester figée dans le rocher pour toujours ! Comme tu veux aller au donjon, alors je vais te traverser et tu deviens brouillarde ! »
- « D’accord » consentit Aurore anxieuse !
Et voilà d’un coup, il la traversa, et elle était devenue une brouillarde, flottant de droite à gauche, de haut en bas cherchant sa direction. Maintenant elle voyait la ville du dessous ; la Grande rue, ses caves, les fondations de la Lychairie et autres maisons, la muraille et finalement les gros rochers du bas donjon.
Elle s’arrêta avant de traverser le mur, jusque dans la geôle où se trouvait le roi, qui ne s’aperçut de rien. Elle s’exposa à la lumière d’une torche, et, d’un coup elle redevint jeune fille humaine.
Le roi effrayé mais soulagé après l’avoir écoutée, accepta de la suivre vers la porte camouflée !
Entre temps à la maison des Guiscard, Gabrielle, tremblante d’inquiétude, rejoignit la salle de cheminée avec ses demoiselles et maintenant elles étaient rejointes par les seigneurs de la maison, qui regardaient cette petite troupe par la porte, curieux.
Les minutes passaient, longues comme des heures, et après une attente interminable, elle entendit les messieurs crier :
- «Mademoiselle, Sa Majesté est arrivée ! »
Le Roi en tenue de combat avec son écharpe rouge, entra. Gabrielle abasourdie demeura assise. Le roi s’agenouilla et l’embrassa tendrement. Gabrielle le tenait fort un bon moment, et lui souffla le message capital à l’oreille. Le roi se leva rapidement et s’exclama :
- « Merci ma chère maitresse, alors partons vite d’ici avant l’aube ! Vers Nérac qu’il faut gagner en sécurité ! Là, mes chers amis fidèles m’attendent avec impatience, et nous allons préparer le futur de La France et de La Navarre. Nous allons fêter cela avec une poule au pot avec un bon vin de Cahors pour tous, emmenez une barrique pleine avec nous ! Pages, préparez la gabare, nous partons tout de suite ! »
FIN
La céréménie s’est termininée par un goûter fort aprécié, : beaucoup d’enfants avaient participé à la lecture de leur conte et comme le soleil s’étant invité à l’événement, tout ce monde était assoiffé !
Merci à tous de la part de l'Association PUY L’ÉVÊQUE- Patrimoine.