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Les fleurs- Les vieilles pierres et les fleurs.

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L’architecture, la peinture, l’édition, les arts décoratifs et même la musique ont fait un large usage des fleurs au cours du temps.

LES FLEURS.

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Rue du Docteur Rouma

Dans l’Antiquité.

Les représentations florales étaient omniprésentes aussi bien dans les peintures murales égyptiennes que dans la décoration des villas romaines. Les mosaïques et les fresques des villas latines, puis gallo-romaines, regorgaient d’éléments végétaux et naturalistes. Pour les Grecs et Romains, les fleurs étaient liées au culte des dieux où leur splendeur incarne la vitalité de la nature.

Les Grecs préféraient les violettes, symbole de pureté et d’innocence. Athènes était surnommée la « brillante cité aux couronnes de violettes » et la rose était l’un des attributs de Vénus, déesse de l’amour.

Les Gaulois et les Francs ornaient de fleurs les tables de leurs festins. Ils pouvaient aussi porter des motifs floraux sur leurs vêtements. Les Gaulois de haut rang portaient, semble-t’il, des casques décoratifs fleuris.

Les Romains fêtaient le printemps avec des fleurs et des guirlandes, ils utilisaient des fleurs pour l’ornementation des tombeaux et la décoration des temples.

L’époque gréco-romaine, jusqu’à la chute de Rome et la civilisation islamique, avait de très beaux jardins d’agréments (Pompéi, jardins andalous).


Au Moyen Âge et à la Renaissance.

Le haut Moyen Âge avait tendance à s’intéresser aux plantes « utiles », médicinales, alimentaires et condimentaires. Il n’y avait à priori pas d’espaces spécifiquement consacrés aux fleurs; elles poussaient dans les vergers ou les potagers.

Au XIIe siècle, Marie de France, poétesse (1160-1210, approximativement) écrivit un recueil de poèmes dont « le chèvrefeuille et le noisetier » pour décrire l’union des amoureux. Cette passion charnelle n’était toutefois pas à la portée de tous, elle était l’apanage des nobles gens.

Au XIIIe siècle, de grandes agglomérations comptaient encore de nombreux espaces qui accueillaient vigne, prés et jardins. La toponymie en a gardé la trace comme en témoignent certaines rues de Paris : Rue des rosiers, Rue du figuier, Rue des jardins…

La flore était très utilisée afin de mettre en valeur les textes. Elle accompagnait remarquablement l’édition manuscrite médiévale. La religion étant au cœur de cette époque et l’art religieux s’est très souvent servi des fleurs comme ornement ou symbole comme :

  • la rose signe de l’amour et en particulier de l’«amour universel» que représente la Vierge Marie.
  • ou le lys qui devint le signe christologique en s’appuyant sur un passage des Écritures : «je suis la fleur des champs et le lis des vallées» [cant 2,1], puis devint signe de pureté. (porté par St Joseph sur un des vitraux du collatéral Sud et St Antoine de Padoue sur un tableau de l’église St Sauveur - PUY L’ÉVÊQUE-).

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Le Lys, signe de pureté sur le tableau “Le franciscain à l’enfant et au livre” dans l’église St Sauveur - PUY L’ÉVÊQUE-

C’est en 1211 qu’a été repéré du premier témoignage sérieux du lien direct entre le lis et la royauté avec un sceau du futur roi Louis XIII. Le lys fut intégré aux armoiries royales.

Dans l’art roman, le végétal comme le chou fut très fréquent. Les exemples foisonnent sur notre sol. Stylisé ou même très réaliste, le végétal orne encore les édifices gothiques religieux et parfois civils.

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Porche de l’église St Sauveur de PUY L’ÉVÊQUE

Dès la Renaissance, à la suite d’un mouvement importé d’Italie, les fleurs et les fruits firent partie intégrante de l’architecture civile.


Aux XVe et XVIe siècles.

La botanique s’est développée comme une discipline scientifique distincte de l’herboristerie et de la médecine. Plusieurs facteurs ont permis ce développement au cours de ces siècles : l’invention de l’imprimerie, l’apparition du papier pour la préparation des herbiers, et le développement des jardins botaniques. Ces facteurs sont directement liés au développement de la navigation qui a permis la réalisation d’expéditions botaniques et la diffusion de plantes rares et nouvelles.

La peinture conserva longtemps les sujets floraux ou végétaux.

La Rose prit une place progressivement croissante même dans l’architecture.

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Fenêtre visible rue des Capucins à PUY L’ÉVÊQUE.

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Rosace de l’église St Sauveur de PUY L’ÉVÊQUE.

En juillet 1545, Pierre DE RONSARD un des sept poètes de la Pléiade) écrivit une ode : Mignonne allons voir si la rose – où il s’adresse à une jeune fille, lui déclare son amour dans un éloge appuyé par une métaphore (comparaison) avec la rose espérant ainsi qu’elle se laissera séduire. Il évoquait aussi la jeunesse qui passe comme le temps d’une fleur.

Giuseppe Arcimboldo (vers 1527 à Milan - 1593 ) fut un peintre célèbre auteur de nombreux portraits suggérés par des végétaux comme les Quatre Saisons , portraits illusionnistes composés de fleurs et de fruits.


Au XVIIe siècle.

Le XVIIe siècle fut celui de la naissance de la science moderne, on commença à fonder les premières académies scientifiques, telle que en Italie, « l’Accademia dei Lincei » fondée en 1603 et en France « l’Académie des Sciences » en 1666. Ce fut le début des premières observations des plantes au microscope.

La représentation florale s’est affirmée en marqueterie et en céramique, décor sur la faïence et la porcelaine. Les peintres flamands et hollandais firent des fleurs un style à part entière. Leurs compositions savantes de bouquets sont représentatives de la fragilité de la vie.


Le monde contemporain.

Dès le début XIXe siècle, la parfumerie artisanale grassoise se transforma en véritable industrie.

Au XIXe siècle, les richesses horticoles s’étant accrues, le thème des fleurs revint dans le monde de la peinture sous le pinceau de Claude MONET avec les célèbres Nymphéas du jardin à Giverny ou de Vincent VAN GOGH avec les Iris et les Tournesols.

Dans le domaine littéraire, Alexandre DUMAS et Auguste MAQUET collaborèrent pour écrire le roman : la tulipe noire, paru en 1850 (où le héros est obsédé par la confection d’une tulipe noire et vise ainsi une récompense pécuniaire).

Napoléon III (1808-1873) se faisait suivre d’une équipe de fleuristes quand il partait en voyage.

En 1855, année de la première exposition universelle française, la gare de l’Est fut somptueusement décorée pour accueillir la reine Victoria (40 gros orangers, 7 500 plantes, bouquets de glaïeuls, monogrammes en Dahlias sur le fronton de la gare…). La réputation des fleuristes français devint internationale. En matière de fleur coupée, le Camellia était roi.

Tous ces propos pourraient facilement s’élargir en évoquant les métiers de la tapisserie, de la chapellerie, du vitrail, de la reliure, de l’ébénisterie, de la ferronnerie mais aussi de la musique :

Des chansons survivent au temps :  
  • spécialement Vive la rose, XVIIe s.
  • Les Roses blanches, chanson de Pothier et Raiter, interprétée pour la première fois par Berthe Sylva en 1927.
  • Mon amie la rose de Françoise Hardy, 1964

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Vue sur PUY L’ÉVÊQUE de la rue du Carmel.


LES VIEILLES PIERRES ET LES FLEURS.

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Promenade Marguerite Bessières.

Le visiteur qui parcourt les quartiers anciens de PUY l’ÉVÊQUE traverse des siècles, du Moyen-âge à l’époque contemporaine. La ville a cependant gardé son identité médiévale.

Le badaud peut déambuler dans les venelles aux noms évocateurs de métiers d’autrefois (Rue des sabotiers, rue des cloutiers…) ou dans les rues portant le nom d’une construction parfois disparue (Rue du Four Banal, rue du Fort…). Certaines rues et places font référence à des personnes ayant eu une notoriété locale importante (Rue Lychairie, Place Guillaume de Cardaillac…). En levant les yeux, ce badaud peut admirer les différents ornements architecturaux hérités de ce passé : un peu partout de beaux encadrements de portes et de fenêtres sont encore visibles.

Qu’il est heureux que la majorité des propriétaires, amoureux des vieilles pierres ait œuvré et œuvre encore pour conserver le caractère et l’originalité de ces lieux avec le concours de la protection des monuments historiques !

Les cartes postales anciennes regroupées par M. MAYSSAL l’attestent.

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PUY L’ÉVÊQUE en 1905-


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PUY L’ÉVÊQUE en 1909-


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PUY L’ÉVÊQUE en 1913-


Il est évident que la mise en valeur de ce patrimoine architectural est accentuée par la présence de végétation et par le fleurissement d’espaces publiques et privés.

Fleurs et vieilles pierres font un mariage heureux et la mise en scène de ces végétaux est devenue à notre époque, un art. De nombreux métiers se sont développés et d’autres créés autour du jardinage, de l’horticulture et du paysage, de la conception à l’entretien.

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Rues des Ferronniers - - Jardins rue des Capucins - - Rue de la Cale

Au centre-bourg, les habitants ne possèdent souvent qu’un pas de porte, quelques rebords de fenêtre, un balcon, ou au plus, une terrasse ou un petit jardin intérieur. Ils aménagent ces espaces pour améliorer leur cadre de vie personnel et les exposent avec bienveillance aux regards des passants. Ainsi, plantes en pots ou en pleine terre, rosiers buissonnants ou grimpants, hortensias, fuchsias et autres variétés de fleurs apportent des touches de couleur et de gaieté, de façon éparse dans cet environnement de vieilles pierres.

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Rue des Capucins - - Place de la Liberté - - Rue du Meunier

La municipalité a aménagé des promenades, créé de superbes jardins, massifs, parterres et jardinières où foisonnent de nombreux végétaux. Arbres, arbustes, plantes vivaces et annuelles animent et embellissent agréablement la ville au rythme des saisons grâce au talent de ses employés.

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Promenade Marguerite Bessières - Les roses blanches y fleurissent jusqu’aux gelées !

Tous ces ornements végétaux aux formes et aux couleurs variées subliment le centre historique de PUY L’ÉVÊQUE. Les touristes aiment y flaner. Les photographes et les peintres peuvent se vouer aisément à leur passion.

Ronciers et herbes folles ne renvoient-ils pas une sensation contraire à celle du ravissement éprouvé devant de jolis ornements floraux ? Quand, au charme des vieilles pierres, s’ajoute harmonieusement un panachage de feuilles et de fleurs, le passant arrête son regard pour satisfaire son plaisir des yeux. Inévitablement jaillit un sentiment de bien-être et nait une impression de qualité de vie qui fait envie !

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Rue des Capucins - - Rue du Donjon - - Rue des Mariniers