PUY L’ÉVÊQUE, cité médiévale : un village puis une ville. PUY L’ÉVÊQUE offre aux visiteurs un voyage dans le temps à travers son patrimoine : un trésor culturel et historique.
Au Moyen Age, PUY était une petite ville au dynamisme économique important. De nos jours en partie disparues, ses enceintes fortifiées plusieurs fois élargies attestent qu’elle s’est adaptée à l’augmentation de sa population, conséquence de son activité commerciale florissante.
Sources :
- Les archives de pierre - Demeures du Moyen âge dans le Lot et Les églises du Moyen Age dans le Lot.
- Jean LARTIGAUT : PUY L’ÉVÊQUE au Moyen Age.
- Charles DELONCLE – 1867- PUY L’ÉVÊQUE et ses environs.
- Gilles SÉRAPHIN - L’Ostal de l’Ychairie à Puy l’Evêque (Lot)-
- Anne-Laure NAPOLÉONE - Archéologue et membre de la Société Archéologique du Midi de la France.
- Les Essentiels, le site des ressources culturelles et pédagogiques de la Bibliothèque nationale de France
- Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle.
- Etienne BAUX : Sur le Lot au temps de la navigation - 1984.
- Robert FOSSIER : Villages et villageois au Moyen Age. - 1995.
La ruralité était le cadre de vie de la plus grande partie des sociétés médiévales. De cet environnement proviennent les matières premières et l’énergie, indispensables à l’artisant, mis à l’honneur dans l’organisation économique et sociale du village.
La fin du IXe siècle,
L’espace rural est le cadre de vie des hommes et des femmes des campagnes médiévales. Maîtres et serfs y travaillent, survivent, aiment, souffrent, font la fête, croient et meurent.
Les premiers châteaux furent des lieux de défense créés pour lutter et se protéger contre les invasions des Vikings, Sarrazins, Normands et autres pillards. Ils s’élevèrent sur des seigneuries aux tailles variables, lors de la montée en puissance de leurs propriétaires contraints de suppléer à l’incurie des rois carolingiens.
Ces châteaux étaient aussi le lieu de résidence des seigneurs et de leurs soldats, tous guerriers avant tout. Conçus pour mettre à l’abri les biens et les personnes vivants sur les terres de ces puissants, ils étaient construits en bois et entourés par des palissades et des fossés.
LES CHATEAUX TEMOIGNAIENT DE L’AUTORITE ET DU POUVOIR DES SEIGNEURS SUR LEURS VASSAUX ET SUR LES TERRES QU’ILS DOMINAIENT.
Quant aux paysans ou serfs, ils vivaient dans des cabanes au plus près des terres seigneuriales auxquelles ils appartenaient et qu’ils cultivaient en échange d’une redevance appelée cens (le plus souvent payée en nature : céréales, animaux, travail). Face aux invasions récurrentes des Normands, ils eurent tendance à se regrouper autour des châteaux ou des églises pour obtenir leur protection. Ils élevèrent leurs masures contre les fortifications existantes et les entourèrent de nouvelles palissades. Les seigneurs avaient tout intérêt à les protéger car leurs revenus dépendaient entièrement des récoltes.
Au Xe siècle,
Les invasions cessèrent et le pays retrouva le calme. L’habitat d’élite se développa.
Pour asseoir leur domination sur leur fief, les seigneurs choisirent d’ériger leur château, encore en bois, avec une tour et une enceinte fortifiée, sur un lieu élevé, si possible escarpé et présentant un intérêt stratégique comme le bord d’un cours d’eau navigable, ou le croisement de routes de commerce ou le long d’un chemin de pélérinage.
AVANT TOUT, LE CHATEAU ET SA TOUR ETAIENT L’EXPRESSION DE LA PUISSANCE SEIGNEURIALE.
Dans le sud de la France, l’habitat fortifié et perché sur un site choisi en fonction de ses qualités défensives et dominantes, s’est répandu rapidemment.
L’éperon rocheux de PUY, ancienne appellation de PUY L’ÉVÊQUE, (Un puy est un appellatif toponymique qui désigne, dans le sud de la France principalement, un lieu élevé) répondait à ces exigences. Hélas, il n’existe aucune trace écrite du passé de PUY L’ÉVÊQUE avant le XIIIe siècle.
LA NAISSANCE DES VILLAGES : Une prise de conscience communautaire était apparue avec le regroupement de ces “maisons” autour des pôles de rassemblement (cimetières, lieux de culte et châteaux) si bien que l’an mil est envisagé par l’historien Robert Fossier en 1995, dans “Villages et villageois au Moyen Âge” comme « une véritable révolution sociale » car il constituerait le point de basculement donnant naissance aux villages : progressivement, les coutumes de voisinage, les convivialités quotidiennes, les rites festifs ou funéraires renforcèrent les liens de les communautés. Selon lui, le village se définit par une certaine concentration d’êtres humains engendrant l’existence de solidarités mais aussi par la stabilité globale de cet habitat autour des pôles sus-cités.
LA NOTION DE FOYER . De nombreuses activités qui se faisaient en dehors, se firent dès lors à l’intérieur des maisons et on vécut de plus en plus en famille.
Au XIe siècle.
CONSTRUCTION EN PIERRE
La pierre, synonyme de prestige, plus durable et plus résistante aux offensives et aux incendies succéda au bois pour devenir l’élément de base de la construction. Partout, elle fut employée pour ériger, en priorité, les bâtisses les plus prestigieuses : châteaux et églises.
Les roches d’origine locale étaient privilégiées afin de réduire les coûts de transport et de construction. Parfois, la construction des fortifications précéda celle des châteaux.
LA FOI :
La majorité de la population, dans l'Europe médiévale, était chrétienne catholique, seule forme de cette religion à cette époque. La foi animait tous les citoyens soudés autour d’une paroisse et particulièrement pratiquants qui quotidiennement marchaient vers la voie du salut éternel. Villes et villages étaient le lieu de vie économique et affective d’une communauté qui s’organisait autour de l’église (ville ecclésiale) ou du château (ville castrale). On y travaillait, payait ses impôts, se mariait et baptisait ses enfants.
UN EXTRAORDINAIRE ÉLAN BATISSEUR :
Dans un élan bâtisseur général, le XIe siècle connut la frénésie de construire toujours plus vite, toujours plus grand et toujours plus beau. Les villes et les campagnes se hérissèrent de clochers exprimant la domination spirituelle de Dieu sur le territoire chrétien. Là où ils étaient en bois, les édifices religieux (églises, monastères, couvents, prieurés) s’édifièrent en pierre. Leurs formes massives et robustes aux plafonds voûtés caractérisèrent l’art roman.
L’HISTOIRE MEDIEVALE EST MARQUEE PAR LE SPECTACULAIRE DEVELOPPEMENT DE L’ARCHITECTURE RELIGIEUSE, LUI-MÊME LIE AU DESTIN DES ORDRES MONASTIQUES.
Le XIIe siècle,
A partir des XIIe et XIIIe siècles, l’art gothique ouvrit les églises à la lumière. Un assemblage d’arcs brisés, de piliers, de colonnes et d’arcs-boutants soulagèrent les murs qui devinrent moins porteurs et une multitude de grandes baies fermées par des vitraux donna la part belle aux Maîtres verriers.
Le mouvement gothique débuta en France au milieu du XIIe siècle majoritairement dans le Nord, et dura près de quatre siècles. Il est né plus exactement en 1140 à Saint-Denis, en Ile de France , encouragé par l’abbé Suger (1081-1151), principal ministre des rois Louis VI le Gros et Louis VII le Jeune.
Le style gothique s’est épanoui considérablement dans les cathédrales. La France en dénombre 103, « propriétés de l’État, toutes classées “monument historique”. Beaucoup furent dédiées à Notre-Dame. La cathédrale est l’église où siège l’évêque d’un diocèse. Sa forme, le plus souvent, gothique : élancée, dominante, imposante et solennelle, la qualifie de médiatrice entre l’Homme et son Créateur.
Jean Gimpel, historien médiéviste, (1918-1996) dit :
« En l’espace de 3 siècles, de 1050 à 1350, la France a extrait plusieurs millions de tonnes de pierre pour édifier 80 cathédrales, 500 grandes églises et quelques dizaines de milliers d’églises paroissiales. La France a charrié plus de pierres en ces trois siècles que l’ancienne Égypte, en n’importe quelle période de son histoire ».
GLOBALEMENT, LES EGLISES TEMOIGNENT ENCORE AUJOURD’HUI DE LA VITALITE DE L’ÉPOQUE MEDIEVALE.
Roman et Gothique ont souvent été entremêlés dans une même construction. C’est ce qu’on a appelé le gothique méridional.
L’Église ne payait pas d’impôts et était soutenue par les habitants d’une paroisse qui versaient la dîme (10 % de leurs revenus), participation aux dépenses liées au fonctionnement de l’église.
DE NOUVELLES TECHNIQUES DE DÉFENSE :
Le XIIe siècle connut l’apogée de la construction des châteaux forts appelés «châteaux romans».
Difficiles d’accès et dotés de fortifications, ils étaient à la fois un lieu défensif, protégeant le seigneur et ses sujets mais également un lieu offensif, pouvant servir de repli aux garnisons, ou de lieu de base pour le redéploiement de l’armée vers un autre champ de bataille.
Il y avait deux façons de se protéger dans un château fort : la plus ancienne était LA DÉFENSE PASSIVE qui consistait à placer un maximum d’obstacles entre l’assaillant et la population réfugiée dans le château : fossés et palissades du haut desquels on utilisait des arcs, des lances ou des arbalètes. Le siège était souvent l’unique moyen de faire tomber l’adversaire retranché derrière ses murailles. Les assaillants coupaient court à son approvisionnement et espéraient ainsi obtenir la reddition par l’usure et le temps plutôt que par la force.
Les armées, devenant de plus en plus importantes et combattant sur de plus longues durées, de nouvelles techniques d’attaque et de défense se mirent en place.
Pour les assaillants, le blocus à lui seul n’était plus suffisant. Il fallait affaiblir les défenses matérielles et humaines de la cité : bombarder les murailles pour créer des brèches ou effectuer des travaux de sape en attaquant les fondations des enceintes jusqu’à leurs écroulements puis enfin, lancer des assauts.
Philippe Auguste développa autour des années 1200 de nouvelles mesures pour la «mise en défense du royaume» consistant à édifier des enceintes autour des villes. Il diffusa aussi un modèle de fortification basé sur LA DÉFENSE ACTIVE : tours rondes, meurtrières, hourds et mâchicoulis permettant à toutes les personnes présentes dans l’enceinte du château de combattre.
A partir du XIIIe s.
Évolution des châteaux forts.
Les châteaux se transformèrent en d’imposantes forteresses avec des systèmes de défense active très élaborés éliminant les angles morts : tours rondes suffisamment rapprochées, tours de flanquement et tours d’angle, archères, canonnières et mâchicoulis. Pour éviter la propagation des incendies, on voûta les étages. Pour faciliter les sorties, on reporta les portes d’entrée au rez-de-chaussée.
Le second changement, le plus décisif fut de renforcer la défense sur le mur de la basse-cour en le flanquant de tours saillantes de part et d’autre de l’entrée.
Le donjon disparut ou fut conservé comme symbole de domination en cessant d’être habité en permanence. Le maître eut son logis dans la cour, disposa d’une grande salle carrelée inondée de lumière et d’une chapelle parée de belles verrières, à proximité.
LA CONSTRUCTION DES CHÂTEAUX FORTS EST LE TEMOIGNAGE ECLATANT QUE LE LE MOYEN ÂGE FUT UNE EPOQUE EXTRÊMEMENT INGENIEUSE.
Un véritable essor urbain dû aux Marchés et aux foires.
Cet essor urbain s’est manifesté avec les marchés et les foires, moments de sociabilité et d’échanges commerciaux, essentiels pour les villes et les gros bourgs. Les foires étaient rythmées par le calendrier religieux et avaient lieu souvent au moment de la St Patron des communautés. Au Moyen-âge, les marchands (des foires ou des boutiques des villes) étaient à la base du commerce. Les escales terrestres ou maritimes ne leur suffisaient pas, ils avaient besoin de réunions périodiques pour générer plus de revenus. Les marchands proposaient sur leurs étals les marchandises les plus variées, des produits d’échanges effectués entre nations et provenant des ports de la Méditerranée : parfums, étoffes, épices, cannelle, poivre, safran, clous de girofle qui étaient des produits de luxe à cette époque.
Les foires profitaient du réseau routier mais elles l’ont aussi rendu meilleur. Marchés et foires furent encouragés par une volonté collective seigneuriale, communale et royale qui améliora le réseau routier et assura la sécurité des marchands le long des “grands chemins”.
Ces activités-là en engendrèrent de nouvelles dans le domaine alimentaire : boulangerie, boucherie et hôtellerie (aubergistes) et créèrent du travail chez les artisans locaux : forgerons, menuisiers, tisserands, cordonniers …
Une fortification élargie : Cette population en déplacement se logeait aux portes du château sur les lieux de rupture du transport (carrefours, ponts ou ports) et la concentration de leurs richesses devait être protégée. De nouvelles enceintes avec un chemin de ronde, des portes fortifiées, des douves et des tours furent construites pour protéger ces quartiers. Elles marquaient la limite avec la campagne. Il se créa aussi des faubourgs hors des fortifications, littéralement « fors le bourg » aux loyers moins couteux.
LA VILLE SE DIFFERENCIA DES VILLAGES PAR SES MURAILLES, ELARGIES A PLUSIEURS REPRISES EN FONCTION DU DEVELOPPEMENT URBAIN.
Dans les grandes villes, les abords des églises, des cimetières et des tavernes, étaient souvent le repaire de malfrats, de voleurs déguisés en faux infirmes pour voler les bourses des passants. l’insécurité était présente.
Le soir, les portes de la ville au bâti très dense et aux ruelles étroites se fermaient. La nuit, les rues non éclairées étaient parcourues par des rondes. Ne s’y déplacaient sans crainte que ceux qui avaient une escorte portant torches et armes. Dans les petites villes, les habitants effectuaient à tour de rôle ces rondes de surveillance car le coût d’une garnison était trop élevé.
Dans le sud-ouest de la France, la lutte d’influence entre le roi de France et le roi d'Angleterre (le roi d'Angleterre étant duc d’Aquitaine) fit naître de très nombreuses petites villes.
L’AUGMENTATION DE LA SUPERFICIE D’UNE VILLE ET L’ACCROISSEMENT DE SA POPULATION ÉTAIENT LE RELET DE SON DYNAMISME.
L’artisanat et le commerce furent les activités principales des villes. Le travail, la vie religieuse et les fêtes s’organisaient dans un cadre communautaire plutôt strict.
-
Les artisans se rassemblaient par métier, en associations professionnelles appelées plus tardivement confréries et corporations afin de se soutenir mutuellement contre la concurrence et le besoin. Chaque métier disposait d’un statut organisant sa profession, indiquant les conditions et horaires de travail et garantissant la qualité des produits ainsi que les prix…
-
Les marchands s’organisaient en hanses ou guildes.
Des enseignes éloquentes en haut des boutiques devinrent un moyen d’identification ou un repère servant à signaler une profession ou la résidence d’un notable, les rues n’avaient pas encore de nom.
L’émergence des bourgeois :
Étant donné que l’artisanat et le commerce permettaient aux villes de prospérer, les habitants des bourgs, appelés “bourgeois” (1% de la population) manifestèrent leur désir d’acquérir plus de libertés et une certaine autonomie vis-à-vis des pouvoirs seigneuriaux mais les suzerains voyaient d’un mauvais œil ces organisations étrangères à l’ordre féodal.
Une lutte s’engagea entre bourgeois et seigneurs dès le XIe siècle. La persévérance des bourgeois soutenue par les évêques finit par payer : des chartes précisèrent les droits et privilèges de cette nouvelle « classe sociale » qui gagna une partie de la puissance que perdit la noblesse. Les villes purent s’administrer elles-mêmes : les citadins «se gouvernèrent en commun», d’où l’appellation de “commune”.
L’acroissement du commerce et de l’artisanat ainsi que la croissante démographique modifièrent les villes du Moyen Âge : les riches commerçants voulurent y établir leurs demeures et les échevins du nouveau pouvoir administratif eurent besoin d’un lieu pour délibérer…
Les paysans :
Ils représentaient près de 90% de la population médiévale, ils nourrissaient les citadins, improductifs dans ce domaine. Espérant des sources de profits supplémentaires, les seigneurs autorisèrent l’agrandissement des terres cultivées par le défrichement des forêts et des landes.
La production agricole fut stimulée. Le travail de la terre qui était pénible et laborieux, s’améliora un peu (Colliers d’épaule pour boeufs ou chevaux, outils en fer…). Au Moyen Âge, la séparation entre ville et campagne était moins nette qu’aujourd’hui. Autour des remparts de la cité s’étendaient champs et prés.
La vie des paysans épousait le rythme des saisons de façon répétitive, d’une année à l’autre, tout en étant soumise aux contraintes de la nature et aux caprices du temps. Les transformations à la campagne furent moins nombreuses qu’à la ville.
PUY (PUY L’ÉVÊQUE), VILLE MÉDIÉVALE.
« PUY L’ÉVÊQUE … deux termes associés… Le 1er indique sa situation au flan d’un monticule escarpé que baigne la rivière Lot. L’adjonction du nom de “l’ÉVÊQUE” devait compléter si bien la physionomie locale…. » Deloncle.
INDIGENCE DES SOURCES CONCERNANT LE DÉBUT DE SA CONSTRUCTION :
« Quels furent les premiers seigneurs du castrum ? … On sait seulement de façon assurée que l’évêque de Cahors, Guillaume de Cardaillac, le champion de la croisade, s’est rendu acquéreur, peu avant 1227, des châteaux de LUZECH et de PUY, vraisemblablement confisqué à des hérétiques. » Lartigaut.
Il est difficile de parler de PUY L’ÉVÊQU€ avant 1227 car les historiens ne disposent d’aucun écrit à son sujet.
1227 fut l’année durant laquelle Simon de MONTFORT concéda la seigneurie DEL PUG de PUY à l’évêché de Cahors dont Guillaume de CARDAILLAC était l’évêque. (Se référer à PUY L’ÉVÊQUE au Moyen Age – 1 – HISTOIRE).
« Guillaume de Cardaillac, le 1er comte-évêque de Cahors, l’un des auxilliaires les plus dévoués et les plus intrépides de Simon de Montfort dans la croisade contre les Albigeois, avait été investi par ce dernier, en récompense de ses services, de la seigneurie de la ville épiscopale. Il avait dû pour s’assurer des points d’appui extérieurs ou pour mieux contenir les agressions des barons quercynois rangés sous la bannière des comtes de Toulouse, mettre la main sur les domaines de quelques-uns d’entre eux : ceux de Pestillac, du Puy et de Luzech. L’évêque se pourvut en cours de Rome pour s’en faire confirmer la possession (auprès du Pape Grégoire IX)….L"étymologie si évidemment écclésiastique de PUY L’ÉVÊQUE, ne saurait être ni plus illustre, ni mieux attestée. Presque toute la contrée environnante dépendait aussi, tant pour le temporal que pour le spirituel de l’évêché-Comté de Cahors, dont le même Guillaume de Cardaillac fit hommage en personne, l’année suivante (1228) entre les mains du jeune roi Louis IX (Saint-Louis).» Deloncle '
En 1227, PUY L’ÉVÊQUE passe sous l’autorité du roi de France avec le concours de Guillaume de Cardaillac, seigneur évêque de l’église de Rome.
« La souveraineté d’abord réelle, puis de plus en plus nominale des évêques de Cahors, n’a laissé que peu de traces dans nos annales locales et nos rares cartulaires. (Recueil de chartes contenant la transcription des titres de propriété et privilèges temporels d’une église ou d’un monastère.) » Deloncle.
La famille DEL PUG resta encore longtemps en situation dominante juste après l’évêque. La Lychairie Haute, belle demeure à proximité du château, leur a appartenu. Sa dimension, son emplacement culminant et son architecture témoignent encore du haut niveau social de ses occupants, même si cette demeure a subi de nombreuses modifications et améliorations, du Moyen Age à nos jours.
UNE POSITION STRATÉGIQUE
PUY représentait une position stratégique sur le plan militaire et commercial, en zone frontalière avec L’Aquitaine et à l’extrémité occidentale du comté épiscopal de Cahors. Elle offrait un avantage défensif naturel par son escarpement et sa situation au confluent d’un ruisseau : les Clédelles et d’une rivière importante : le Lot dont l’eau après avoir traversersé le Causse, sillonnait jusqu’à Bordeaux dans une vallée verdoyante où l’agriculture et la vigne nourrissaient les habitants depuis l’époque romaine.
« On conçoit fort bien qu’un puissant ait édifié une tour pour surveiller le passage sur la rivière et tiré profit de la route. De cette fortification devait sortir la bourgade… » Lartigaut
LA RIVIÈRE LOT : UN ATOUT MAJEUR.
Le Lot (Olt en Occitan) est la 2ème rivière la plus longue entièrement en France. Provenant des Cévennes, ses eaux traversent les Grands Causses puis les Causses du Quercy en décrivant de nombreux méandres dans une vallée encaissée pour se jeter dans la Garonne et rejoindre l'océan Atlantique après un passage par BORDEAUX. Au printemps et en automne, les pluies abondantes pouvaient causer des crues brutales, violentes et catastrophisues.
La rivière Lot qui traversait (et traverse encore) un relief très accidenté, représentait la seule voie de transport pour acheminer les denrées lourdes comme le bois, les barriques de vin, le charbon ou la pierre à bâtir jusqu’à BORDEAUX. Son avantage était évident : l’acheminement se faisait à moindre peine et à moindre coût, au fil de l’eau pour la descente et au halage pour la remontée.
(Plus tard, au XIXe siècle, le Lot transporta les minerais du bassin de Decazeville jusqu’au pays de Garonne. Mais l’arrivée du chemin de fer, moyen de transport puissant, rapide et régulier suppléa brusquement la navigation, considérée dès lors comme appartenant à une époque révolue.)
En économie ancienne, le rôle capital d’une voie d’eau était connu. A partir de 1224, Guillaume de CARDAILLAC commença à entreprendre d’importants travaux pour rendre le Lot navigable à faible péril : dérochements, chaussées « à pierre perdue, chemin de halage… le Lot, cependant, restait encore à dompter. L’annexion de PUY au Comté de Cahors ne représentait elle pas une aubaine ?
« L’évêque jouit de l’entier péage fluvial. En 1283 … le prélat conclut avec les consuls de Cahors, un accord sur la navigation du Lot au terme de travaux dans le lit de la rivière. Dorénavant le péage sera majoré de quatre sous à BÉLAYE et de trois sous à PUY L’ÉVÊQUE. Si l’évêque ne prend rien dans ces lieux, il recevra cinq sous à LUZECH…. » Lartigaut
Les aménagements furent coûteux mais le Lot devint une des plus actives « rivières portantes » du royaume … Son activité devint vite rentable.
Créatrice de richesse, la rivière Lot a permis de garantir des débouchés aux marchandises de la vallée et a fait naître un grand nombre de petites agglomérations marchandes, riches en hommes et en monnaie.
Une société originale, celle des «gens de la rivière» prospéra dans la vallée. Les marins, les mariniers, les bâteliers mais aussi les charpentiers de bâteaux firent de la rivière leur gagne-pain. Toute un série de professions découla de ce commerce fluvial : tonneliers pour le transport du vin, forgerons, cordonniers, tanneurs, aubergistes…
-
Sculpture du XVe siècle, d'1m x 1m, témoignant du lien des hommes avec la rivière en tant que voie de transport. Écusson situé en haut de la porte d’une maison de Puy-l’Évêque, rue Bovila. Sa représentation par Charles Deloncle
Cette sculpture ornait autrefois une porte d’entrée du bas de la ville. La destruction de la porte eut pour conséquence un déplacement de la pierre taillée. Le navire de haute mer à 3 mats rappellerait autant les croisades en Terre Sainte (de 1096 à 1274) que la domination anglaise (1159 -1370).
LE FORT OU CASTRUM OU MASSIF SUPÉRIEUR.
« Castel au XIIIe siècle, fortalicium aux XIVe et XVe siècles et fort enfin du XVIe au XVIIIe siècle.» Lartigaut
« Sa première enceinte de forme approximativement triangulaire avec 2 côtés curvilignes enfermait une superficie d’environ 2/3 d’hectare. » Lartigaut
- La tour seigneuriale ou épiscopale ou carrée, autrefois un symbole, aujourd’hui un emblème, est le seul vestige encore visible de l’ancien château fort. Le parapet, en son sommet, serait un aménagement sécuritaire datant des années 1880.
« Des habitations plus ou moins fortifiées qui gravitaient autour du château seigneurial … il ne subsiste aujourd’hui que la tour carrée, … probablement affectée aux milices de chevaliers.» Lartigaut
« La tour romane, aux savants contreforts emboitant les angles est difficile à dater faute de textes, Il est possible qu’elle ne remonte pas au-delà du 1er tiers du XIIIe siècle … la tour seigneuriale dont l’origine remonte sans doute à la prise de possession des premiers comtes-évêques … est carrée et mesure environ 23 m de hauteur et 7,60 m de largeur … elle offre seulement un peu au-dessus de la plateforme une petite baie carrée au levant et la saillie découverte d’un mâchicoulis au couchant. » Deloncle
«La maçonnerie de cette tour (donjon) et d’un appareil moyen et très soigné comme celle de presque toutes les constructions féodales du XIIIe siècle. …La tour se divise intérieurement en 3 étages voûtés en arc de cercles… L’Évêque était plus présent ( à PUY) par ses officiers… (Il) n’a cessé de disposer de la tour seigneuriale jusqu’au XVIIIe siècle. La tour (donjon) a survécu grâce à sa fonction symbolique … en servant de prisons…. Elle est le seul vestige du château épiscopal. » Lartigaut
- -
La tour de PUY L’ÉVÊQUE.
- L’Aula, était une grande salle située dans le château, logis seigneurial, lieu de résidence du seigneur et de sa famille. Elle devait initialement jouer un rôle de salle de réunion et de réception, un rôle de cour de justice et un rôle de trésorerie (collecte des impôts). Son usage varia selon son degré de vatusté. Désormais, ses soubassements servent de fondations à l’actuelle mairie.
L’aula contigüe … servit peut-être de logement au châtelain ou capitaine… Sans doute au XVIIIe siècle, l’évêque attira les Capucins. … L’antique salle plus ou moins ruinée devint alors leur chapelle. » Lartigaut
« … l’église ou “chapelle des Capucins”", aujourd’hui abandonnée, dont le vaisseau du plus vulgaire aspect, a été jugé digne de servir de soubassement à la lourde façade de la mairie actuelle de notre chef-lieu de canton. » Deloncle
- UNE CHAPELLE dédiée à Saint-Jacques est évoquée dans l’enceinte de cette 1ère fortification.
« Une rue, dite en 1291, Carrieyra de Sanh Jacme… dénomination (qui) permet d’envisager l’existence d’une chapelle castrale sous l’évocation de l’apôtre ou encore d’un simple oratoire proche de la salle épiscopale. » Lartigaut.
- LA LYCHAIRIE HAUTE est une prestigieuse demeure magnifiquement restaurée qui s’impose dans le “noyau fortifié”, côté Est. Elle bénéficie du terre-plain de la partie centrale du castrum dans lequel sont ancrées les racines de deux cèdres séculaires, symbole de noblesse, de force, de grandeur et d’incorruptibilité.
Lychairie Haute -
« … L’état des sections de 1838 enregistre 5 parcelles sous une dénomination commune : Lisserie…. Ces parcelles occupaient le tiers du castrum. … (et furent transformées en) un terre-plain. » Lartigaut.
« La partie centrale du castrum, à l’ouest de leur principale demeure (Lychairie) a été convertie en esplanade. En 1837, et bien avant cette date, le fort, plus ou moins désaffecté avait subi bien des bouleversements, notamment de la part des SAINT-ASTIER et des LOSSE, successeurs périgourdins des DEL PECH alias LICHERIE.» Lartigaut.
Lychairie haute a toujours été une demeure privée, elle est datée de la fin du XIIIe siècle. Elle a pris le nom de son propriétaire Ychier Del Pech, vassal du comte-évêque de Cahors et héritier d’un Guiral Ychier del Pech, donzel mentionné dans les années 1290. Elle resta par héritage à cette famille jusqu’au milieu du XVIe siècle.
« les Del Pech alias L’Ichayrie… porte le nom du castrum. On doit d’abord lui reconnaitre le mérite d’une remarquable continuité puisqu’elle ne s’est éteinte qu’au milieu du XVIe siècle.» Lartigaut
- La 1ère enceinte de fortification, les bases de tours rondes défensives sont encore visibles, le fossé, dont la présence a été confirmée, a disparu lors de l’aménagement de la place de la Truffière, les portes de la ville ont été difficiles à localiser.
« … les parties basses de 2 tours rondes, (dont la tour des consuls, à l’est) (sont les) témoins vraisemblables de la situation dominante des DEL PECH au XVe siècle, l’évêque ne faisant que de rares apparitions dans ce château situé à l’extrêmité occidentale de la temporalité. » Lartigaut.
« Il reste à mettre en place l’élément le plus ancien de la défense … : un fossé. Le vala del Castel est testé en 1295 traversant d’Ouest en Est la place actuelle de la Truffière précédant le mur auquel se raccordait le donjon (la tour) placé ainsi en première ligne dispositif à vrai dire surprenant car en règle générale la tour était implantée à l’emplacement le mieux naturellement défendu… Le fossé lui-même est encore attesté à la fin du XVI e siècle. » Lartigaut.
« Les portes les plus anciennes doivent être affectées à la première enceinte… Une seule porte est localisée … la porte du fort des XVIe - XVIIIe s qui communiquait avec la ville. (Porte del castel) » Lartigaut.
Plan du castrum de Puy-l’Évêque, extrait de L’Ostal de l’Ychairie à Puy l’Evêque - Gilles Séraphin (Lot) -
« De cette fortification, devait sortir la bourgade (de PUY L’ÉVÊQUE). » Lartigaut.
PUY se développa dès son rattachement au comté de Cahors en 1227.
« … une partie de ses vieilles constructions restées debout porte le cachet du XIIIe siècle, aux premières années duquel remonte son histoire… » Deloncle.
« … Le castrum, château et surtout habitat subordonné bien développé à la fin du XIIIe siècle était la justification d’une paroisse de faibles dimensions… On découvre ainsi le contraste saisissant entre le modeste territoire paroissial d’alors et la commune moderne… formée de (presque) … 6 paroisses… Ces proportions insolites témoignent de l’importance du castrum suffisamment riche et peuplé pour obtenir l’érection d’une nouvelle paroisse. » Lartigaut
- Le port de PUY prit de l’importance et le petit village qui s’était constitué aux abords du château, se développa en direction des berges du Lot et des Clédelles, en suivant un schéma radioconcentrique qui d’une part, devait répondre à un besoin d’enveloppement et de protection du point central et sommital et qui d’autre part devait mettre tous les points de la cité en relation direct avec ce centre par des ruelles concentriques particulièrement pentues.
« (PUY) s’adossait, comme cela se voit encore, par degré successifs et inégaux, aux flancs escarpés d’un double monticule, dont l’intervalle, brusquement déprimé en pente assez raide vers le Lot, fut de bonne heure l’asile, le foyer actif de la population. La ligne fortifiée l’enserrait sur tous les côtés et formait, en suivant les escarpements du sol, une sorte de trapèze oblique et incliné, ayant pour base la rivière. … L’église paroissiale occupe le faîte de ce second monticule et domine de là, emblème toujours subsistant d’une suprématie disparue, mais de croyances impérissables, la vieille et la nouvelle cité, le fier donjon auquel elle fait face avec majesté et les humbles ruelles escarpées qu’elle protège de son ombre. » Deloncle
»Le thalweg (ruisseau asséché ayant creusé une combe) sépare deux versants fortement inclinés, pourtant l’un, à l’ouest, le château épiscopal et l’autre à l’Est, l’église Saint-Sauveur. La dénivellation est de l’ordre de 43 m entre la tour et les maisons du barri bordant le lot. » Lartigaut
- A la fin du XIIIe siècle, un peu à l’écart et entourée de son cimetière, l’église St Sauveur commença à s’élever pour imposer, elle aussi, sa suprématie. L’agglomération s’étira dans sa direction.
»L’église paroissiale (dont les débuts de la construction datent de la fin du XIIIe siècle) et son cimetière ont été laissés à l’écart …(ils) dominaient le castrum à distance. » Les archives de pierre.
Si la ligne droite est le plus court chemin pour se rendre d’un point à un autre, elle n’était pas envisageable dans le cas d’une dénivellation importante pour économiser ses peines ou celles des animaux de trait.
« Entre le front nord et l’extrémité sud, … une dénivellation de 20 m est corrigée par des paliers successifs, le rocher ayant été entaillé pour aménager des terrasses portant les maisons. » Deloncle
« Le castrum s’organisait surtout en fonction d’une rue en fer à cheval ouvrant sur le nord et d’une autre de même tracé mais extérieure au cinctus… Ces rues épousaient naturellement les courbes de niveau. Des escaliers desservaient la rue intérieure. » Lartigaut.
Villes et villages ne bénéficiaient pas de plan d’urbanisme au Moyen Age.
VILLES ET VILLAGES TIRAIENT LEUR HARMONIE D’UNE JUDICIEUSE ADAPTATION A LA TOPOGRAPHIE ET AU CLIMAT LOCAL.
Entre la rue des Capucins et la rue Bovila, l’aplomb du rocher supporte l’élévation de hauts murs : façades de maisons accollées les unes aux autres. Leurs derniers étages correspondaient aux rez de chaussée, au niveau de la rue supérieure, du côté rue Bovila. Cet ensemble imposant formait une enceinte protectrice, un rempart défensif supplémentaire.
Les maisons-remparts vues de la place De Cardaillac
« Au sud et à l’ouest du fort, on distingue une structure enveloppante qui pourrait être considérée comme une première extension du castrum. De hautes maisons déterminent une enceinte au bord d’un banc rocheux profondément entaillé. Certaines de ces constructions doivent remonter au XIIIe siècle : une poterne… et … des baies géminées au 3ème niveau d’un de ces immeubles… » Lartigaut
« … Les maisons plus importantes de la partie Sud du fort formant mur d’enceintes abritaient des familles de chevaliers… On connait par la textes que l’une …de ces demeures … devint par la suite rurale c’est-à-dire astreinte à la taille au moins à partir de la fin du XVIIIIe siècle. » Lartigaut.
« En remontant vers le Fort (tel est encore le nom du massif supérieur), les maisons entées plus ou moins sur les arêtes du rocher, ont plus d’élévation et de caractère architectonique. Plusieurs présentent des portes ogivales, des fenêtres ouvragées, des pignons, des tourelles et même des mâchicoulis. » Deloncle
« Une ancienne porte avec un reste de barbacane s’ouvre encore à l’entrée de la rue Bovila où commençait la seconde enceinte. » Lartigaut
A l’autre extrémité de ces rues, le château Bovila présente ce même aspect défensif avec une importante élévation côté rivière et quasiment aveugle dans sa partie basse. . Son architecture massive et épurée aux proportions imposantes mais néanmoins élégantes lui attribue une impression de solidité pérenne. Cette demeure cossue serait une des plus anciennes de PUY : elle daterait du XIIe siècle. L’ornement de sa porte (attribuée à la Renaissance) laisse supposer q’elle aurait servi à une certaine époque, de lieu d’étapes pour les pélerins de ST Jacques de Compostelle.
-
Le château Bovila vu de la rue des Capucins et vu de la promenade de Héron
La rue Bovila, était le coeur administratif de PUY et le lieu d’habitat de bourgeois et de religieux.
Les villes du Moyen Âge étaient avant tout des centres politiques et religieux que le développement du commerce et de l’artisanat modifièrent. La ville se différencia de la campagne par ses murailles élargies à plusieurs reprises en fonction de son développement. PUY devint donc une ville.
« On suppose, sans grande certitude que les habitations plus ou moins fortifiées affectées aux milices de chevaliers et de donzels ont constitué … les premiers regroupements de constructions au contact des établissements seigneuriaux » Les archives de pierre.
« Les religieux (les Capucins) s’installèrent dans la corne Nord-Ouest du fort en appuyant des bâtiments apparemment récents au mur d’enceinte épais de 1m 40. » Lartigaut.
Plan de 1760 sur lequel Jean Lartigaut mentionne le Castrum et les barris
« On distingue facilement sur ce plan le 1er noyau fortifié…" Lartigaut.
LES BARRIS : UN HABITAT RAISONNÉ POUR UNE POPULATION DENSE
Les maisons implantées hors des remparts ont formé les faubourgs qui se sont retrouvés intégrés dans une enceinte plus vaste. En bas de la ville de PUY, la rue des Clédelles prolongée par la cale formait une 3ème rue enveloppante. (La rue de la cale n’a existé qu’à partir de 1840). Des barris, lieux de vie des artisans et des commerçants, s’établirent le long de rues dont la pente se dirigeait judicieusement en direction du Lot assurant ainsi une évacucation directe des eaux de ruissellement passablement souillée en période de pluie. Ils participèrent avec d’autres à l’enveloppement du “noyau fortifié”.
« Au sud de la structure enveloppante … des rues étroites rayonnent en direction des berges du lot et du ruisseau des Clédelles. C’est le Barri de la Trincada, le barri bas de PUY L’ÉVÊQUE,, peuplé de marchands et d’artisans, notamment des tanneurs et cordonniers. ». Lartigaut.
« Tout le bas de ce versant est encore sillonné, bizarement enchevêtré de ruelles informes et de constructions disparates.» Deloncle
« La dénomination de Barri del Castel s’applique à l’ensemble de l’habitat subordonné du Mercadial au nord au port de la rivière. ». Lartigaut.
« Au nord, un barri dit de la Truffière….. Une rue lance des bourgeonnements vers l’Est en direction de l’église… » Lartigaut.
» Sur le flanc Est du castrum,… l’organisation du bâti paraît tributaire de la rue de la Combe dans l’axe Nord-Sud. « La Carrera que passa par la Comba » est déjà mentionnée entre 1292 et 1296. » Lartigaut.
PUY protégea sans doute ses barris d’une enceinte protrectrice, au moment de la Guerre de Cent Ans.
« A la fin du XIIIe siècle, les faubourgs ne paraissaient pas avoir été fortifiés avant les premières manifestations de la guerre de Cent Ans. … Devant la menace des compagnies ennemies, deux partis semblent avoir été adoptés : le mur continu sur le front Sud, en face du ruisseau des Clédelles et un autre, sans doute plus tardivement pour abriter le secteur du Mercadial … Une autre solution : établir des bouchons sur les accès … : des portes et murer tant bien que mal les ouvertures des maisons donnant sur les jardins. » Lartigaut
La ville se différenciait de la campagne par ses murailles élargies à plusieurs reprises en fonction du développement urbain.
« C’est …(pendant la guerre de Cent ans) .. que son enceinte fut élargie, pour contenir une garnison plus nombreuse, et qu’elle reçut sa forme définitive.» Deloncle.
Vue aérienne de PUY
LES HABITATIONS :
Dans les barris, la pierre, signe d’un statut privilégié avant le XIIIe siècle était utilisée désormais comme matière première. Les murs, aux pierres reliées avec de l’argile, devaient supporter des toitures de dalles calcaires très lourdes. Les ouvertures étaient donc limitées en taille et en nombre, points de faiblesse des élévations .
Les vitres aux fenêtes, solution qui permet de faire entrer la lumière en assurant une isolation, étaient peu employées au Moyen Age, Au XVe siècle encore, elles étaient le signe d’un haut niveau social. Et même dans les demeures cossues, le verre était utilisé uniquement dans les pièces résidentielles et dans les chapelles. Un verre épais, lourd, découpé en petit losange et assemblé au plomb, sur place, par le verrier.
Une ville comportait environ 10 fois moins d’habitations que d’habitants ; Le tissu urbain se densifiait et l’espace publique se réduisait. Les surfaces disponibles étaient tellement restreintes qu’il ne fallait pas les gâcher. Les contraintes étaient fortes et déterminaient l’utilisation de l’espace pas toujours en faveur d’une orientation idéale ou d’ouvertures suffisantes.
Le mur pignon qui donnait sur la rue et son nombre d’ouvertures étaient indicateur du rang social de la famille qui y demeurait. Ce mur pignon était le plus souvent étroit .( L’expression “avoir pignon sur rue” signifie que quelqu’un ou quelque chose occupe une position dominante ou bien en vue). Les pièces des habitations étaient donc en enfilade et pouvaient s’ouvrir sur une cour arrière. Les habitations s’étiraient souvent en hauteur et se fractionnaient en plusieurs logements.
Les portes d’entrée étaient parfois divisées en deux parties pour laisser entrer la lumière par le haut et empêcher les animaux errants (chiens, poules, voire cochons) de pénétrer.
Les maisons s’élevaient souvent sur des caves avec un premier niveau bâti en pierres. Pour alléger leurs poids et les édifier plus rapidement, les étages pouvaient être construits en bois. Et, pour gagner quelques mètres carrés de surface habitable, ils étaient construits en encorbellement côté rue. Cette technique permettait de contourner, d’une certaine manière, une taxe calculée sur la surface au sol de l’habitation.
- -
Façades à colombage ou en pans de bois et en encorbellement, rue des Mariniers et rue St Sauveur
La plupart du temps, les logements comportaient une pièce principale dotée d’une cheminée et d’une pierre d’évier, à laquelle pouvaient s’ajouter une arrière-cuisine pour les divers rangements et de petites chambres.
L’éclairage domestique était réduit au minimum car le risque d’incendie était très fort. Pour prévenir ce danger, les habitants étaient soumis au couvre-feu et les artisans avaient interdiction de travailler la nuit.
Les lieux d’aisances: Souvent les habitations étaient séparées entre elles, par 2 ou 3 dizaines de centimètres, espaces appelés ‘andrones". L’androne, c’est cet étroit corridor de mystère qui serpente entre les murs anciens des villes et qui offre juste assez d’espace pour respirer l’histoire enfouie dans ses pierres. Auteur inconnu. Chaque résidence aristocratique possédait des latrines et les maisons de ville habitées par des marchands aisés en étaient couramment dotées. Construites en encorbellement au-dessus d’une ruelle sanitaire étroite (androne) aménagée entre deux maisons, elles étaient responsables d’une accumulation de “déchets” qui étaient récupérés régulièrement, pour enrichir le compost du jardin. Dans les demeures aisées, les sièges étaient positionnés sur un conduit en terre cuite intégré aux murs, dont la pente verticale et la largeur (jusqu’à 75 cm de diamètre) devait suffire à l’évacuation. Elles étaient évidemment dépourvues de chasse d’eau.
La collecte des eaux pluviales : À la fin du Moyen Âge, les eaux pluviales, considérées à juste titre comme plus saines que les eaux des puits ou des rivières, étaient collectées par des gouttières et recueillies dans des tonneaux placés à la porte des maisons. Ces tonneaux servaient en cas d’incendie.
LA MAISON DES MARCHANDS : L’ICÔNE DU COMMERCE URBAIN.
Aux XIIIe et XIVe siècles, le commerce a joué un rôle économique detérminant. Des maisons spécifiques se développèrent dans les villes : celles des marchands, hautes et étroites, serrées les unes contre les autres, aux étages dédiés au logement, aux caves consacrées au stockage et au rez-de-chaussée affecté aux activités professionnelles.
L’activité des marchands et artisans devait se faire en plein jour car elle était soumise à la surveillance de “gardes jurés” des métiers. Les boutiques ou ouvroirs étaient reconnaissables par de grandes ouvertures en arcs parfois brisés, équipées d’un système de volets qui se déployaient la journée sur la rue pour servir de présentoir et faire entrer la lumière. L’artisan travaillait à l’intérieur grâce à la lumière du jour que lui procurait cette grande baie sous le regard des passants. La nuit, ce volet était refermé.
Les vieux quartiers artisans de PUY L’ÉVÊQUE portent aujourd’hui encore de nombreuses traces de ces ouvroirs sur leurs façades malgré les multiples remaniements.
- -
Schéma d’un ouvroir - Vestiges d’ouvroirs à la cale et rue des Capucins
LES RUES :
Les rues marchandes étaient animées de l’aurore à la nuit. Boutiquiers et artisans empiétaient sur la rue. Les enfants, les humbles, les femmes y descendaient pour jouer, discuter, lessiver, pouponner, s’aérer tant leurs logis étaient étriqués.
Les rues étaient étroites, souvent sinueuses et sombres même en plein jour à cause des étages en corbellement de part et d’autre. La plupart des rues étaient en terre battue renforcée par de la pierraille et souvent humide faute d’ensoleillement. En leur centre, une rigole (caniveau central) recueillait les eaux de pluie et les immondices souvent jetés des étages. Y pataugeaient les animaux domestiques, les porcs et les poules que l’on continuait d’élever en ville car ils effectuaient (en partie) le travail des éboueurs en s’alimentant avec les déchets rejetés par les habitants. Une puanteur constante y régnait !
Traverser la rue était périlleux. La circulation des piétons était aventureuse. Ceux-ci prenaient soin de longer les murs (d’où l’expression : tenir le haut du pavé) pour ne pas crotter les chaussures ou le bas de leurs vêtements, et surtout pour éviter les eaux usées et les détritus qui tombaient des étages. «Gare à l’eau ! » criait-on.
La pente des rues, même légère, était étudiée pour favoriser l’évacuation des eaux usées jusqu’à un fossé ou jusqu’à la rivière. La plupart du temps, les eaux souillées s’infiltraient et polluaient l’eau des puits destinée à la consommation. Une telle architecture posait un problème évident d’urbanisme et d’hygiène. L’absence d’égouts, les maladies, les rats… furent responsables d’un taux important de mortalité. L’espérance de vie y était faible.
Lorsque la nuit tombait, les rues étaient plongées dans l’obscurité, il n’y avait pas encore d’éclairage public. Aussi, la nuit, les rues étaient abandonnées à d’éventuels brigands.
LES BATIMENTS ET LIEUX PUBLICS DANS UNE VILLE.
- Les édifices religieux furent les premiers bâtiments publics en construction. Chaque ville voulait rivaliser avec sa voisine. Les travaux s’avérèrent coûteux et furent souvent interrompus faute de moyens financiers ou de mains d’œuvre, conséquence des épidémies ravageuses (lèpre, peste noire), des périodes de guerre (guerre de Cent Ans) ou de conditions météorologiques épouvantables (trop ou trop peu de pluie) qui ruinaient les récoltes.
Les églises : Les travaux furent de longue durée et les cérémonies eurent lieu le plus souvent en plein courant d’air, avant la fin de leur construction. Ce fut le cas de l’église St Sauveur dont la construction s’étala du début du XIVe s à la fn du XV e s et qui fut consacrée une 1ère fois en 1392 alors que, seule, la 1ère travée venait d’être achevée.
« A PUY, l’église Saint Sauveur est le trait d’union entre le ciel et la terre. Plus ou moins fortifiée et susceptible de recevoir une garnison, elle couvrait dans une certaine mesure, le flanc Est de la localité, le plus vulnérable. » Lartigaut
Des chapelles. Des ordres monastiques ou des corporations en ont édifiées.
« La chapelle Saint-Michel. 2 maisons qui pourraient dater du XIIIe siècle sont transformées à la fin du XIIIe ou au début du XIVe en une chapelle, peut-être la chapelle de la confrérie des cordonniers. Archives de pierre. Les églises du Moyen Age dans le Lot.
Les couvents étaient présents, ils accueillaient souvent les pèlerins.
- Les hôpitaux (très souvent appelés Hôtels Dieu) étaient pris en charge par le clergé catholique. Religieux et religieuses y prodiguaient des soins à la population pauvre et malade : vieillards sans famille, filles célibataires qui venaient y accoucher, enfants abandonnés ou trouvés…
« L’hôpital de PUY L’ÉVÊQUE est mentionné dans les 2 cadastres : “En 1760 : Le bouge où était anciennement l’hôpital” … et Arnal de Salas, notaire fait connaitre 2 hospitaiers : Elias et Nicolas….» Lartigaut
- La halle, est un édifice couvert et même parfois fermé, dans lequel les marchands faisaient leurs affaires.
« La place de la Halle (al quassimenier en 1323, al casseminier en 1412, del casseminié en 1760). Ce nom énigmatique est sans doute en rapport avec le travail du fer… Cette place est incontestablement le cœur de la ville bourgeoise. » Lartigaut
- L’hôtel de ville était le lieu administratif où bourgeois et nobles organisaient des réunions pour gérer la ville. Ce fut relativement tôt, sous l’impulsion de Louis IX, en 1271 que PUY L’ÉVÊQUE reçut une charte avec droit d’élection de 6 sonsuls qui marqua le début de son autonomie de gestion. La salle de l’hôtel de ville devait probablement se situer Rue Bovila.
« En 1271, le prélat administratif accorda aux habitants leurs actes de franchises et de privilèges… avec le droit d’élire leurs consuks.» Deloncle.
- Les places. Autour d’elles, les riches commerçants établirent leurs demeures. Ils’y tenait au moins une fois par semaine un marché permettant aux paysans et aux artisans d’y vendre leurs marchandises. Les fêtes s’y déroulaient aussi.
« Un acte de 1304 … relate le texte d’une proclamation faite à PUY L’ÉVÊQUE par un crieur public du viguier de Cahors “al Mercadial”, nom de la principale place.» Deloncle
- - - - - - - - - -
Activité musicale sur la place Mercadial
- Les fontaines où les habitants les plus proches venaient s’approvisionner en eau. Des porteuses d’eau remplissaient des récipients et parcouraient les rues pour proposer de l’eau potable aux habitants aisés qui ne disposaient pas de citernes.
Les porteuses d’eau - Collection de Jacques Mayssal-
-
Les lavoirs permettaient aux femmes de rincer le linge tout en discutant entre elles.
-
Une grande place pour les foires.
Il est dit que, dans certaines agglomérations enfermées dans une enceinte, le manque d’espaces libres obligea les marchés hebdomadaires et les foires à se tenir dans les cimetières.
La foire aux oies en 1909, place du Foirail en contrebas de l’église St Sauveur - Collection de Jacques Mayssal
- Un poste de garde attribué aux veilleurs et aux patrouilleurs ruraux ;
»…du côté de la rivière et de la campagne, les restes d’un autre bastion, du mur d’enceinte et d’une porte extérieure, surmontée d’un corps de garde, ont été conservés et amalgamés avec les bâtisses modernes du couvent des « Sœurs de la Miséricorde. » Deloncle
« …se rattachant à l’architecture militaire, le clocheton (de l’église) en forme de macharabis qui flanque le sommet de l’angle Nord-Est du chevet. … cette espèce de guérite … est aussi un poste de défense ou d’observation à l’extrémité du rempart que l’église constituait sur ce point. .» Deloncle.
-
- Autres équipements : Chaque seigneur avait un monopole sur l’utilisation d’équipements tels que le four à pain, le moulin à farine et le pressoir (à olive ou à raisin ou à noix …), ce qui signifiait que les paysans n’avaient pas le droit d’en posséder ; ils étaient obligés d’utiliser ceux fournis par le seigneur en échange de taxes appelées banalités.
« On doit admirer la permanence du nom du moulin dans les cadastres de l’Ancien Régime. B.Pntonier apparait déjà en 1294.» Lartigaut
VILLES ET VILLAGES POSSEDAIENT LES MEMES INSTALLATIONS MAIS ELLES VARIAIENT EN NOMBRE.
Au XIVe siècle.
En 1348 commença la geurre de CENT ANS.
De nouvelles stratégies sont adoptées pour faire la guerre, comme la tactique du siège, consistant à encercler un château fort. On surélèva les murailles en pierre des cités pour se protéger des armes et projectiles ennemis comme les boulets de pierre ou de plomb envoyés par les canons.
À partir du XIVe siècle également, les municipalités ne se contentèrent plus d’une simple salle municipale, elles illustrèrent leur puissance en construisant un hôtel de ville.
« Le XIIIe et le XIVe siècle réalisaient à double point de vue de l’agriculture et des arts, des progrès qui malheureusement et trop souvent interrompus (…par de rudes envahisseurs)… mais dont le magnifique essor constitue une sorte d’âge d’or de la féodalité. Dès 1348, les Anglais … investirent PUY L’ÉVÊQUE et BÉLAYE qui, par leur position topographique formaient les 2 clés de la vallée et de cette navigation du Lot dont nous avons déjà signalé l’importance stratégique et fiscale.» Deloncle.
A partir du XVe siècle.
« PUY L’ÉVÊQUE, BÉLAYE, MONTCUQ furent pour les Anglais, des places de ravitaillement, des postes avancés d’observation au centre d’un pays hostile. PUY L’ÉVÊQUE ne changea pourtant pas de nom en changeant de maîtres. Cette place obtint sans doute le maintien du lien religieux et civil qui l’unissait au siège épiscopal… C’est à cette époque que PUY L’ÉVÊQUE fut élargie pour contenir une garnison plus nombreuse et qu’elle reçut sa forme définitive.» Deloncle UN HABITAT AMÉLIORÉ.
A partir du XVe siècle, la guerre de Cents Ans terminée et les conflits religieux apaisés, les canons devinrent trop puissants pour les murailles. Alors, les châteaux se transformèrent en lieux de résidence et de pouvoir. Ils perdirent leur rôle défensif. Les tours furent conservées pour le prestige, les murailles devinrent des lieux de promenade, et les fenêtres s’élargirent et se décorèrent de moulures.
Du château fort, on passe à la riche demeure seigneuriale avec des quartiers privés, des salles de réception et de superbes jardins.
La chatelaine
La châtelaine, instruite et élégante, s’occupa des enfants et exerça son autorité sur les serviteurs et paysans qui travaillaient sur le domaine. Elle organisa pour son mari mais aussi pour s’intégrer dans la société, des soirées animées avec musique, jeux, lecture….
Les sociétés commencèrent à évoluer et à se tourner vers un nouveau centre d’intérêt : l’humanisme, sujet de réflexions des philosophes qui tentaient de faire évoluer la place de l’homme dans la société.
La richesse permettant de s’affranchir de certaines contraintes notamment celle de la promiscuité, les notables, marchands, avocats, médecins, apothicaires ou commerçants aisés améliorèrent leur habitat et se firent construire de grandes, élégantes et confortables demeures en pierre, en flanc de coteau, non loin du château seigneurial considéré encore comme lieu de prestige.
Souvent ces nouvelles demeures s’élevèrent sur les bases de maisons anciennes, phénomène assez fréquent qui s’expliquait par le fait que la construction d’un bâtiment était coûteuse en temps et en matériaux. Pour limiter les dépenses, il était donc plus pratique de réutiliser les matériaux ou les murs encore en élévation pour y appuyer des éléments plus récents.
Les gentilhommières, les manoirs ((petits châteaux à la campagne) ou les hôtels particuliers (maisons luxueuses conçues pour être habitée par une seule famille) datent généralement des années 1400-1600. Ils étaient tous bâtis sur le même plan : maisons rectangulaires de deux ou trois étages auxquels on accèdait par une tour d’escalier en façade. Les grandes fenêtres à meneaux témoignaient de l’absence d’une fonction militaire.
La tour :
La tour était un signe distinctif fort, un marqueur social, un élément révélateur de la localisation des résidences aristocratiques. Elle pouvait prendre une forme ronde, carrée ou octogonale. Dans certaines villes de France, des souverains exigèrent la démollition des tours pour ne conserver que celle(s) de leur demeure afin de mieux affirmer leur propre pouvoir.
La seconde évolution des tours s’est définie par leur intégration au sein d’un ensemble résidentiel plus vaste.
PUY s’enrichit de nombreuses maisons aristocratiques ou bourgeoises, cossues et dotées d’une tour en façade, symbole de puissance, de réussite, de richesse, de développement et de position dominante. Elles se sont établies le plus souvent sur les fondations de maisons anciennes en y préservant les murs épais, les caves et quelques ouvertures anciennes. Ces maisons ont assez bien traversé les siècles. Mieux construites et donc plus susceptibles de résister aux ravages du temps, la plupart d’entre elles ont séduit des amoureux du patrimoine local qui ont entretenu leur charme.
« Malheureusement, à PUY L’ÉVÊQUE comme ailleurs en bien d’autres endroits, on n’a pas mis à profit les travaux des années (19)60 : adduction d’eau et autres pour scruter les parois et le fond des tranchées pour en retirer de précieux renseignements.» Lartigaut.
Jouissant au Moyen Age d’un fort développement assuré par le commerce, la cité de PUY L’ÉVÊQUE garde encore aujourd’hui, des vestiges de son riche passé médiéval. La tour épiscopale continue de se dresser vers le ciel, reste d’un orgueil révolu mais témoignage qu’on espère indéfectible.
Vue aérienne de PUY L’ÉVÊQUE en 1980 - Collection Jacques Massal